Présentation courte
L’intention de ce spectacle est d’abord d’ouvrir une fenêtre sur l’hôpital et de l’ausculter en tant que simple citoyen :
Nous nous adressons au Cube car nous souhaitons aborder la question de la place de la technologie dans ce contexte, notamment de quelle manière la constante mesure des corps intervient au coeur de la relation.
présenter au public des tranches de vie à l’hôpital, de façon à ce qu’il se sente concerné par le fonctionnement d’un hôpital dans ses bons et mauvais côtés et qu’il ait envie de porter un jugement sur ce fonctionnement qui l’engage,
de chercher des solutions là où il voit des défauts.
Le projet veut mettre le doigt sur la dépossession de l’humanité dont est victime le patient dès le moment où celui-ci est pris en charge par le service de santé de l’hôpital ; plus précisément, c’est à travers la manipulation de
marionnettes que va se raconter le combat inégal entre le patient pour rester humain et l’hôpital pour s’assurer un contrôle quasi total sur ce nouvel élément et l’incorporer à sa carapace de statistiques et de métal.
Des objets des marionnettes et des comédiens raconteront par leur corps l’architecture de l’hôpital et ses éléments technologiques de contrôle ; la hiérarchie et la structure qui maintient ce corps médical en place, corps dont le chef
quel qu’il soit a peut-être oublié que chaque nouveau patient n’est pas un corps étranger à combattre et à neutraliser grâce aux outils de la technique, mais à accepter et à encourager dans ce qui fait son humanité ? ou bien est-ce une
stratégie consciente ?
Les marionnettes de mousse, à gaine, à fil, marionnette-sac, ou bunraku, raconteront le combat des patients qui, parallèlement au combat pour la dignité, doivent aussi combattre la maladie pour en guérir, puis leur combat pour
pouvoir sortir et revenir à une vie normale.
Pour aider le public à formuler et à participer, un témoin ex-patient s’adressera directement au public, et son témoignage sera modulé par un médiateur, chargé de faire circuler la parole mais aussi de vulgariser et rendre accessibles
certaines pratiques ou éléments de langage qui pourraient dérouter le spectateur.
La mise en jeu de la manipulation et de la place du manipulateur permet de mettre en jeu la relation corps médical-patient :
Comment expliquer à un docteur, que le dossier d’un patient, qui circule à la vitesse de la lumière, restera seulement dans l’ordinateur, que ce n’est pas l’essentiel, ? et que dans une consultation, face au patient qui est là en chair et en
os, le docteur devrait arrêter de regarder cet écran comme la dernière énigme menant au graal, pour se mettre en face de son patient, lui parler vraiment ; car au-delà de ce qu’il sait, de ce qu’on lui a dit, de ce qu’il pense pouvoir
diagnostiquer, il y a une personne, et cette personne est à côté et en dehors de l’ordinateur, et qu’à moins qu’on n’invente des ordinateurs qui avalent les patients, ce sera toujours le cas !
C’est principalement cette absence de dialogue que je veux montrer :
-les humains seront représentés par des objets, le dialogue limité et le jeu centré sur le rapport au corps et à la routine. L’alternance entre routine et moments d’action.
-de la routine vient une réflexion sur la hiérarchie dans le corps médical telle qu’elle peut être subie par un patient, qui ne voit dans tous les membres du personnel que les éléments d’un même corps : donc hiérarchie représentée en
fonction du temps passé auprès du malade ; plus le temps passé auprès du malade est long, plus l’élément représentant sera lourd, en commençant par l’administratif, le plus lourd, avec du métal par exemple avec des chaises, en pieds
en métal, jusqu’aux chefs de service et chirurgiens, pratiquement les plus légers car construits sur du vide (forme découpée en creux sur des bandes de mousse de taille humaine) ce qui pose directement la question au patient et au
public : comment serrer la main d’un homme taillé dans le vide ?
C’est pourquoi je pense que tout le monde doit se responsabiliser par rapport à ce jeu dangereux de l’hôpital ; le théâtre peut y aider ; la marionnette surtout peut y aider, car elle permet d’explorer à plusieurs échelles, tous les niveaux
de dépossession dont est victime le patient, tous les niveaux de manipulation qui s’ensuivent et toutes les possibilités de révolte face à un manipulateur toujours présent et en jeu.
quoi expérimenter au cube ?
Nous souhaitons associer nos expériences dans le théatre les technique et les pratiques technologiques pour questionner la présence du corps dans l'environement contemporain notament celui de l'hopital.
Durant le temps de résidence à l'atelier, nous voulons utiliser les installation en place pour aborder la question de la mesure et ses visualisations.
comment montrer que le capteur en lui-même devient plus important que la personne qu’il est censé capter ?
---projection : compétition capteur / marionnette à fils captée-///commentaires, histoires de patients à partir d’un numéro, d’une image de= vue de l’extérieur
sons- et lumière
----vue de l’intérieur : conscience-mots-texte
---des corps humains dans un corps-hôpital= architecture, organisation, captation, contrainte : marionnette
---des voix en révolte, des fantômes, des microbes, des virus, des histoires qui ne peuvent se déposer , des mémoires à trous : projections et écrans et sons
Nos expériences respectives nous poussent à nous intéresser à ces questions que nous aborderons chacun avec nos connaissances particulieres :
HOPITAL AUSCULTE
page d'accueil
QUELQUES IMAGES
(...) but when we communicated with these machines, we entered this vast area which we now think of as cyberspace. When the machines are on and your fingers are on the keyboard, you are in connection with some space that is beyond the screen. And this space is only there when the machines are on. It is a new world which you enter. For me it was never a question of travel. For me it was always a question of presence, of passing through some membrane into another territority. It's not about things, it's about connections.

Extrait d'une interview de Robert Adrian by Tilmam Baumgartel http://www.nettime.org/Lists-Archives/nettime-l-9707/msg00023.html
Dr Praetorius in: "People will talk" directed by Joseph L. Mankiewicz 1951


Anatomy is more or less the study of the human body. The human body is not necessarily the human being. Here lies a cadaver. The fact that she was, not long ago, a living, warm, lovely young girl is of little consequence in this classroom. You will not be required to dissect and examine the love that was in her — or the hate. All the hope, despair, memories and desires that motivated every moment of her existence. They ceased to exist when she ceased to exist. Instead, for weeks and months to come, you will dissect, examine and identify her organs, bones, muscles, tissues and so on, one by one. These you will faithfully record in your notebooks and when the notebooks are filled, you will know all about this cadaver that the medical profession requires you to know."
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